« Personne n’aime rouler en centre-ville »
Nuisance sonore et environnementale, émission de gaz polluants ét … accidents mortels liés à l’angle mort des camions. « Les poids lourds n’ont donc pas leur place dans un environnement où l’on joue et où l’on vit », affirme Roel De Cleen du Fietsersbond (ligue des cyclistes), après la mort d’un jeune cycliste la semaine dernière suite à un accident dû à l’angle mort d’un camion.
La Febetra, la fédération belge des transporteurs, souligne qu’elle ne cesse de sensibiliser ses membres-chauffeurs à cette problématique et indique qu’en collaboration avec l’IBSR, l’Institut Belge pour la Sécurité Routière, elle continue de tester de nouveaux systèmes pour éviter de tels accidents.
Même l’idée d’interdire les poids lourds dans les zones d’habitation est envisageable pour la Febetra : « A condition que cela soit réalisable bien entendu. Nous sommes prêts à nous mettre autour de la table avec toutes les instances compétentes dans ce domaine, afin de déterminer quelles autres mesures doivent être prises », déclare la porte-parole Isabelle De Maegt.
« Personne n’aime rouler en centre-ville pour son plaisir. C’est à chaque fois un risque », admet un chauffeur de poids lourd devant les caméras de Terzake. Le trafic abondant, les cyclistes et les horaires serrés, autant de raisons qui expliquent l’aversion des chauffeurs à conduire en centre-ville.
Livraisons nocturnes ou à plus petite échelle ?
Mais le fait est que de nombreux magasins se trouvent dans le centre des villes et des villages, parfois même à proximité des écoles. « Alors comment approvisionner ces magasins ? », se demande un chauffeur. « Par le passé nous avons été confrontés à cette même problématique. Nous avons alors opté pour des livraisons nocturnes, mais ensuite nous avons reçu des plaintes des habitants parce que nous faisions trop de bruit. »
Dès lors les livraisons intra-urbaines avec des camionnettes plus petites, électriques ou non, ou avec des triporteurs pourraient apporter une solution. Les grands camions livreraient leurs marchandises dans des dépôts situés en bordure de ville, d’où seraient ensuite approvisionnés les commerçants. A l’exemple de Hasselt, où depuis un an et demi quelque 150 magasins sont livrés depuis l’entrepôt CityDepot.
Dans cette même optique la Région de Bruxelles-Capitale démarre encore ce mois-ci un projet pilote visant à approvisionner efficacement et durablement les commerçants en milieu urbain. Ce projet aura cours jusqu’en mars 2015. Les villes de Gand, Bruges, Ostende, Charleroi, Namur et Liège, elles aussi étudient la faisabilité de tels projets intra-urbains. « L’on commence à comprendre qu’il est toujours plus difficile et plus cher de livrer dans les centres-villes », confirme Marc Schepers de CityDepot.