Le géant alimentaire PepsiCo s’engage à diminuer de manière draconienne la teneur en calories et en sucres ajoutés de ses produits. Une mesure qui illustre combien la pression sur le secteur des sodas est importante.
Moins de calories
D’ici 2025 deux tiers de l’offre de boissons de PepsiCo doit contenir maximum 100 calories par cannette. PepsiCo mettra davantage l’accent sur les boissons faibles en calories, mais en même temps le groupe réduira également la teneur en sucres ajoutés, en graisses saturées et en sel dans d’autres produits alimentaires. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de durabilité de l’entreprise. Les objectifs suivent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
PepsiCo n’est pas le premier fabricant à s’attaquer à la teneur en calories des boissons rafraîchissantes : précédemment Coca-Cola s’était déjà fixé pour objectif d’ici 2020 de diminuer la teneur en sucre de ses boissons d’au moins 10% par rapport à 2012. Les investissements dans les boissons faibles en calories, comme Coca-Cola zero sugar, Finley ou Chaudfontaine Fusion doivent y contribuer. D’autre part le fabricant propose des emballages plus petits pour limiter l’apport en sucres.
Les sodas dans le collimateur
Ces engagements n’ont pas de quoi surprendre, car les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir éviter le sucre. Dans les pays occidentaux les ventes de sodas sucrés ont d’ailleurs considérablement baissé. De plus le secteur des sodas est particulièrement visé par les diététistes et les autorités dans leur lutte contre l’obésité. Un combat que soutient l’OMS, qui dernièrement a plaidé avec force – et non pour la première fois – pour l’instauration d’une taxe santé.
La Belgique connaît déjà une telle taxe, qui touche même les sodas ne contenant ni sucres, ni calories. Des taxes similaires ont fait leur apparition notamment en France et d’ici peu au Royaume-Uni. Le Mexique est sans doute l’exemple le plus connu : l’instauration d’une taxe sur le sucre y a entraîné une forte réduction de la consommation de sodas, même si l’effet sur la santé publique n’a pas encore été démontré.
Plan de santé
La pression sur le secteur des sodas est donc important. Pourtant les boissons rafraîchissantes dans notre pays ne représentent que 3,8% de l’apport énergétique total des consommateurs et 8,5% de l’apport en sucres – du moins selon la FIEB, l’association sectorielle de l’Industrie belge des Eaux et Boissons rafraichissantes. Bref le secteur est dans le collimateur et estime être une cible facile.
Pourtant une récente étude d’Euromonitor, comparant l’apport calorique des sodas et des boissons alcoolisées dans 24 pays, révèle que dans bon nombre de pays l’apport calorique des boissons alcoolisées est plus élevé que celui des sodas : la Corée du Sud est championne avec 167,9 calories par personne provenant de l’alcool, contre 44,2 calories provenant des sodas.
Nous ne disposons pas de chiffre pour la Belgique, mais imputer tous les torts à une seule catégorie semble injuste. D’où la nécessité d’un plan de santé global. En Belgique le secteur alimentaire donne d’ores et déjà l’exemple avec sa Convention alimentation équilibrée. Ceci dit la réduction de sucre ne peut être que salutaire.