En marge de l’introduction en bourse de The Magnum Ice Cream Company (TMICC) lundi, le PDG Peter ter Kulve s’en prend au cofondateur de Ben & Jerry’s, Ben Cohen, qui continue d’insister pour vendre : il est temps qu’il lâche la marque et la transmette à une nouvelle génération.
Conflit persistant
La cotation en bourse de TMICC, la division glaces séparée d’Unilever, est effective depuis aujourd’hui. Cela ne met toutefois pas fin aux discussions qui durent depuis longtemps sur l’avenir de la marque de glaces militante Ben & Jerry’s. Les fondateurs Ben Cohen et Jerry Greenfield ont vendu leur entreprise en 2000 avec la garantie d’une gouvernance indépendante qui veillerait à la mission sociale de la marque, mais ces dernières années, ils ont vu leur marque se faire de plus en plus souvent réduire au silence.
Greenfield a depuis démissionné, mais Cohen continue de se battre pour « libérer » la marque de glaces et a promis de continuer à mettre des bâtons dans les roues du TMICC tant que celui-ci refusera de vendre la marque. Il y a un mois, le conflit s’est intensifié après la publication d’un rapport négatif sur la présidente du conseil d’administration de Ben & Jerry’s, Anuradha Mittal, qui ne répondrait plus aux critères requis pour occuper son poste.
« Ce n’est que du bruit »
Pour le PDG de TMICC, M. ter Kulve, cela suffit : il est temps que les fondateurs, aujourd’hui septuagénaires, passent le relais à une nouvelle génération, a-t-il déclaré au Financial Times. « Leur dévouement à la marque, à ses objectifs, a été énorme, mais à un certain moment, il faut savoir lâcher prise. Nous devons aller de l’avant. »
Le PDG ne s’inquiète pas outre mesure de cette affaire, comme il l’a déclaré au FD : « Vendons-nous moins de Ben & Jerry’s parce que la marque fait toujours l’actualité ? Lorsque nous l’avons rachetée, l’entreprise était au bord de la faillite. C’est une idée très romantique de la part de Ben de la racheter, mais l’équipe de direction de Ben & Jerry’s n’est absolument pas d’accord. Aux États-Unis, l’entreprise est peut-être suffisamment grande pour fonctionner de manière indépendante, mais ce n’est certainement pas le cas en Europe. Combien de personnes savent que la marque a une mission sociale, et combien de personnes voient seulement le nom Ben & Jerry’s sur leur glace ? Je ne m’inquiète vraiment pas. Ce n’est que du bruit. »


