Jumbo ne peut pas être obligé de mettre les bières Heineken sur ses étagères, mais le brasseur pourrait demander des dommages, a décidé le tribunal dans une procédure en référé hier.
L’adhésion à Everest modifie les relations
Il y a quinze jours, Heineken a intenté une action en référé contre Jumbo pour mettre fin à un boycott qui durait depuis la fin du mois de mars : la chaîne de supermarchés avait interrompu ses commandes en raison de différences de prix « étrangement élevées » avec des pays tels que l’Allemagne et la France.
Bien que les deux entreprises entretiennent des relations commerciales depuis plus de 60 ans, Jumbo n’est pas tenu de continuer à acheter les bières Heineken. C’est ce qu’a décidé jeudi le tribunal du Brabant oriental. Selon le tribunal, l’accord à long terme entre Heineken et Jumbo a pris fin le 31 janvier 2024, après que le détaillant a rejoint l’alliance d’achat Everest : depuis lors, le brasseur a dû négocier avec Everest, et non avec Jumbo.
Un délai de préavis « inapproprié »
Toutefois, compte tenu des 60 ans de relation, Jumbo a mis fin au partenariat en respectant un court délai de préavis, a estimé le juge. C’est inapproprié, bien qu’il ne puisse pas juger d’un délai de préavis concret parce que Heineken ne l’a pas mentionné dans sa demande. Le brasseur pourrait prétendre à un préavis.
Heineken juge le rejet « insatisfaisant » et étudiera l’arrêt, tandis que Jumbo se refuse à tout commentaire pour l’instant. Les conflits commerciaux dans le contexte des négociations de prix ne sont pas une exception dans le secteur de la distribution alimentaire, mais le fait qu’ils débouchent sur un litige est sans précédent.


