« Pas encore de guerre des prix, mais une forte concurrence »
Selon le BABM (l’Association belgo-luxembourgeoise des fabricants de produits de marque), il n’est pas encore question aujourd’hui d’une guerre des prix, « mais plutôt d’une forte concurrence entre les distributeurs : preuve que le marché est ouvert. Actuellement ce marché est défini par la présence de trois grands distributeurs qui chacun occupe une position spécifique en mettant l’accent sur la qualité, l’assortiment et le service. »
Cependant Thierry Van der Haeghen, directeur général du BABM, indique que dans le futur cet équilibre pourrait bien être perturbé « par la montée d’un nouvel acteur comme Albert Heijn, à condition que celui-ci veuille investir pour peser dans la balance au niveau national. »
La Belgique n’est pas « le pays de l’abondance »
Concernant les marges appliquées par les différents acteurs en Belgique, le BABM estime qu’elles ne sont pas (anormalement) élevées, comme l’indiquent certains médias. « La Belgique n’est le pays de l’abondance comme on veut le faire paraître … Si dans certains cas les prix sont plus élevés qu’ailleurs pour le consommateur, les coûts le sont aussi ! Tout ceci est lié aux coûts des salaires, l’énergie, les médias, R&D, … »
Van der Haeghen souligne également la difficulté d’interpréter les comparaisons de prix internationales : « Ainsi la différence de prix de 12% entre la Belgique et les Pays-Bas ne tient pas compte des bons de réduction, qui représentent environ 2%. Par ailleurs les différences de prix entre les magasins belges sont beaucoup plus grandes qu’entre les enseignes moyennes belges et néerlandaises. »
« Effets négatifs sur le long terme »
L’organisation craint qu’une éventuelle guerre des prix – qui selon Nielsen n’est pas exclue – « n’entraîne une baisse de valeur considérable dans le secteur. Même si à court terme le consommateur bénéficiera de prix plus bas, les effets négatifs à long terme seront substantiels. » Le BABM redoute notamment une forte baisse dans l’offre de produits et un manque d’innovation et de dynamisme sur le marché.
Thierry Van der Haegen : « Certes, les détaillants sont seuls responsables de la fixation des prix des produits dans leurs magasins, mais il n’en reste pas moins que toute la chaîne d’approvisionnement sera touchée par de telles baisses de prix. Les conséquences macro-économiques auront inévitablement un impact sur les revenus de l’état et sur l’emploi. C’est pourquoi nous n’éviterons pas la confrontation afin de défendre la compétitivité de nos entreprises. »
Fondé en 1994, le BABM représente 43 entreprises de Belgique et du Luxembourg, toutes productrices de marques FMCG nationales et internationales. Ces 43 entreprises réalisent un chiffre d’affaires global de 5,8 milliards d’euros et disent générer 36.900 emplois directs et indirects.
Traduction : Marie-Noëlle Masure